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Mettre fin aux importations de soja issu de déforestation

Saviez-vous que l’essentiel de notre impact sur les forêts était lié au soja ? Pour nourrir nos animaux d’élevage, nous importons massivement du soja, principalement du Brésil. Une demande aux lourds impacts sur la biodiversité, les populations locales et le climat.

Mettre fin aux importations de soja issu de déforestation

Saviez-vous que l’essentiel de notre impact sur les forêts était lié au soja ? Pour nourrir nos animaux d’élevage, nous importons massivement du soja, principalement du Brésil. Une demande aux lourds impacts sur la biodiversité, les populations locales et le climat.

Notre objectif

PROTÉGER 127 000 HECTARES DE VÉGÉTATION NATURELLE MENACÉS PAR NOS IMPORTATIONS DE SOJA EN 10 ANS

Une consommation massive, mais invisible

L’Europe est aujourd’hui le deuxième importateur de soja au monde, derrière la Chine mais, proportionnellement à notre population, nous sommes les plus gros consommateurs mondiaux de soja avec 61 kg par citoyen et par an.

Ce soja, nous ne le retrouvons pas directement dans notre assiette : 87% est destiné à l’alimentation animale. Riche en énergie, en protéines et en acides aminés, le soja est indispensable à l’agro-industrie. Près de la moitié du soja importé est ainsi à destination des industriels de la volaille, le reste se partageant entre les industriels du porc et l’élevage laitier. En France, la consommation individuelle de viande ne diminue pas : au contraire, si notre consommation de viande rouge a fortement diminué, la consommation de volaille est en hausse.

du soja importé est destiné à l’alimentation animale

Une demande croissante, au détriment des écosystèmes du Brésil

L’augmentation continue de la consommation de viande et de produits laitiers a généré une explosion de la production de soja : elle a été multipliée par deux en 20 ans, et il est attendu que cette augmentation continue. Cette croissance s’est principalement concentrée sur le Brésil et l’Argentine entrainant la conversion de larges écosystèmes en champs de monoculture.

Si, depuis 2008, la déforestation liée au soja en Amazonie a fortement reculé, le front de déforestation s’est déplacé, vers le Sud, dans le Cerrado, une immense savane arborée qui joue un rôle-clé dans le cycle de l’eau et le stockage de carbone.

Pour faire face à cette demande, de larges écosystèmes sont convertis en champs de monoculture. Au Brésil, ce sont environ 100 000 hectares de végétation naturelle qui disparaissent chaque année au détriment de la culture du soja pour répondre à la demande mondiale croissante. Le Cerrado, immense savane située sous l’Amazonie, est la région la plus touchée : environ 50% de sa végétation naturelle a déjà disparu.

100 000 ha/an

de végétation naturelle disparaissent au Brésil pour la culture du soja.

Populations locales et biodiversité en danger

Les populations locales sont lourdement impactées: l’essor de la production de soja au Brésil est lié à de nombreux cas de violences, accaparements de terres et violations des droits humains. De plus, un grand nombre de personnes dépendent des ressources de ces écosystèmes, et se retrouvent sans moyens de subsistance.

Cette déforestation provoque de plus une érosion importante de la biodiversité et menace d’extinction de nombreuses espèces: le Cerrado abrite 5% de la biodiversité mondiale et 4 800 espèces endémiques.

C’est aussi une catastrophe pour le climat. On estime que l’importation de soja du Brésil en France représente chaque année l’équivalent en CO2 de 400 000 voitures. La plupart de ses émissions sont liées à la destruction de la végétation du Cerrado.

Au coeur du problème, les négociants de soja

Le commerce mondial de soja est concentré dans les mains de quelques négociants internationaux: Bunge, Cargill, ADM, Louis Dreyfus, Amaggi, et COFCO. A eux seuls, ils représentent presque la moitié de la production mondiale. Ce sont aussi leurs chaînes d’approvisionnement qui concentrent 66% du risque de déforestation.

Toutes ces entreprises ont pris des engagements de lutte contre la déforestation et la conversion, mais faute de mesures concrètes, ils ne sont restés que des promesses vides : elles n’ont pas fixé de cut-off date (si une parcelle a été convertie après cette date, le soja qui y est produit n’est pas accepté), il n’y a pas eu d’insertion de clauses contractuelles de non déforestation/conversion avec les producteurs, et il est très difficile d’avoir une réelle idée des actions mises en place, faute de transparence.

6 NÉGOCIANTS DE SOJA

concentrent 66% du risque de déforestation

NOS SOLUTIONS

Réduire notre consommation de viande

En moyenne, en Europe occidentale, une personne consomme 85 kg de viande et 260 kg de produits laitiers par an. C’est plus du double de la moyenne mondiale. L’alimentation de ces animaux, à travers le soja importé, est une cause majeure de déforestation.

Garantir des approvisionnements sans déforestation

Sur l’ensemble de la production brésilienne, le soja issu de la déforestation ne représente qu’un faible pourcentage: environ 1,5%. C’est pourquoi nous pensons qu’exclure ce soja de nos importations est réaliste. Ainsi, nous avons développé un mécanisme de traçabilité qui permet de garantir un approvisionnement sans déforestation. Nous soutenons son adoption par les négociants de soja, la grande distribution et les entreprises de viande.

Interdire les importations issues de la déforestation

Pour lutter efficacement contre la déforestation, nous ne pouvons pas nous reposer sur des engagements volontaires. La bonne nouvelle c’est qu’une loi européenne contre la déforestation a été adoptée en 2022. Mais son champ se limite à une définition restrictive des forêts, et ne protège qu’une petite partie des écosystèmes menacés par la culture de soja. A cause de cette faille, la loi passe à côté de la majeure partie de notre impact.

Nos demandes

#1

Exclure de nos approvisionnements le soja issu de déforestation

Les secteurs de la viande, des œufs ou des produits laitiers, en continuant d’acheter du soja auprès des négociants à risque, sont eux aussi responsables. En 2020, plusieurs de ces entreprises se sont engagées à exclure le soja issu de déforestation de leurs approvisionnements. Mais pour l’instant, ces promesses peinent à se concrétiser. Toutes ces entreprises doivent couper leurs liens avec les négociants à risque tant qu’ils ne peuvent garantir des approvisionnements sans déforestation.

#2

Une législation européenne ambitieuse contre la déforestation

La définition de forêts retenue dans la loi européenne récemment adoptée est très restrictive et ne permettra pas de lutter efficacement contre la déforestation. Sans protection du Cerrado, elle passe à côté de l’essentiel de notre impact. Nous demandons à ce que cette définition soit élargie à d’autres écosystèmes menacés, et en particulier à la savane du Cerrado.

#3

Mettre fin aux financements de la déforestation

En accordant des financements aux entreprises qui détruisent les écosystèmes du Brésil, les institutions financières françaises sont complices de ce drame. Elles doivent conditionner leurs prêts à destination des négociants de soja aux conditions suivantes: s’engager à ne plus acheter de soja issu de terres déforestées après le 1er janvier 2020, insérer des clauses contractuelles de non déforestation dans leurs contrats et garantir une traçabilité complète.

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