Paris, le 10 mars 2020 – Canopée et Rainforest Foundation Norvège publient un nouveau rapport soulignant l’impact des biocarburants sur la déforestation. Ce rapport analyse les conséquences des politiques de soutien aux biocarburants dans différents marchés clés sur la demande mondiale en huiles de palme et de soja. Les conclusions de ce rapport sont alarmantes pour les forêts et le climat.
Les principaux résultats de ce rapport :
Pour Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour l’association Canopée et porte-parole « forêt » des Amis de la Terre France : « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l’une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l’effet est inverse à cause de la déforestation induite. Si les compagnies aériennes se lancent dans l’utilisation de biocarburants avec le soutien du gouvernement, l’impact sur les forêts et le climat sera désastreux ».
En France, l’utilisation d’huile de palme dans les biocarburants continue de faire l’objet d’un bras de fer avec le gouvernement. Depuis le 1er janvier 2020, les produits à base d’huile de palme sont exclus de la liste des biocarburants ouvrant le droit à un avantage fiscal. Toutefois, cette mesure ne porte pas sur le secteur aérien et le gouvernement tente de requalifier l’un des principaux produits à base d’huile de palme utilisé par Total, les PFAD, en « déchet » ce qui ouvrirait la voie à une utilisation massive de ce produit pour les transports routiers et aériens.
L’extension des plantations de palmiers à huile et des monocultures de soja constituent les principaux moteurs de la déforestation, et de la conversion d’écosystèmes riches en carbone, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud. Depuis 2015, 90% de l’augmentation de la demande en huile végétale est liée aux biocarburants.